Qui a gagne les élections en cote d' ivoire ?
Quelque chose cloche à Abidjan
Les résultats électoraux ne sont pas si clairs que ça ; le jeu des grandes sociétés occidentales l'est encore moins
Partager
Plus
International
Envoyer à un ami
Imprimer
Quelque chose commence à se troubler dans le discours médiatique concernant la Côte d'Ivoire. Une interrogation se répand dans l'opinion : tout n'est peut-être pas aussi simple qu'on l'a cru dans cette affaire. Jusqu'alors, nous pensions tous la même chose : vaincu par les urnes, désavoué par une majorité d'électeurs, condamné par la communauté internationale unanime, Laurent Gbagbo s'accrochait coupablement au pouvoir, au risque de provoquer un carnage dans le pays. Tout cela relevait, en somme, d'une figure classique : celle du satrape exotique prêt, faute de mieux, à lancer ses « escadrons de la mort » à la trousse des opposants.
La cause paraissait donc entendue. La France comme l'Amérique et l'ONU avaient d'ailleurs reconnu en Alassane Ouattara le vrai vainqueur du scrutin, c'est-à-dire le président légitime. Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, du même avis, se disaient prêts à intervenir militairement pour chasser le mauvais perdant du pouvoir. Je dois dire que c'est justement cette unanimité qui, depuis le début, m'a dérangé. J'ai pensé à une sage tradition juive, citée par Emmanuel Levinas dans l'une de ses « Leçons talmudiques » : si tout le monde est trop vite d'accord pour condamner un prévenu, alors mieux vaut le libérer, car tout jugement unanime est suspect. Certes, le très roublard Laurent Gbagbo n'est pas « innocent ». On impute à juste titre à ses sbires des violences et des meurtres. Un de nos confrères journalistes a disparu voici quelques années en Côte d'Ivoire dans des conditions suspectes. Gbagbo n'est sûrement pas un ange et cette équipée de deux avocats français (Roland Dumas et Jacques Vergès) accourus de Paris pour le défendre - contre rétribution -