Réflexion sur la guerre et la paix
Gaëtan Demulier
Lycée Louis Bascan, Rambouillet
Quelques réflexions sur la guerre et la paix On sait combien l’horreur des tranchées, l’ampleur des destructions et la profonde vanité de la Première Guerre Mondiale avaient nourri un pacifisme généralisé, tel qu’il ne s’en était jamais présenté auparavant. On clamait haut et fort qu’elle serait « la der des ders », à tel point qu’en 1928, le pacte Briand-Kellog se proposait de mettre la guerre hors-la-loi.
Pourtant, à peine vingt ans après …afficher plus de contenu…
Or, le désir humain s’écarte du désir animal par son illimitation. De là découle le fait que l’état de nature –dans la mesure où les hommes n’y sont soumis à aucune loi, à aucun pouvoir politique reconnus comme souverains- constitue un état de guerre. Dans
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Une étude plus approfondie de la pensée de Hobbes -que nous n’engageons pas ici- montrerait que l’anthropologie ne se réduit pas à ce naturalisme mécaniste dans la mesure où l’homme est également un être libre et créateur puisque producteur d’artifices, dont cet artifice par excellence qu’est « le grand Léviathan ».
7 Voir sur ce point Léviathan, chapitre 6, p. 124 sq.4 cet état, aucune force supérieure ne vient en effet arrêter le déchaînement des forces …afficher plus de contenu…
Pourtant, à première vue, le désir de puissance (reconnaissance, propriétés, autorité, etc.) semble ne faire qu’un avec le désir de conservation12. Plus ma force sera développée, plus je serai en mesure de résister. Toutefois, l’accroissement de ma puissance, loin de favoriser efficacement ma conservation, alimente le désir qu’a autrui de me supprimer puisqu’il me rend plus redoutable.
Il échoue donc à satisfaire le désir le plus profondément enraciné en moi : celui de perpétuer mon existence. Aussi, comme l’établissent les chapitres III et V du De cive, la loi de nature, c’est-à-dire le calcul rationnel des conséquences utiles ou néfastes de mes actes pour ma personne, impose de rechercher la paix. La raison chez Hobbes est en effet faculté de calcul.