Raman
INW-ETHZ, 13. Mai 2005
Digestion chez les ruminants et digestibilité des fourrages
Roger Daccord, ant. Agroscope ALP, 1725 Posieux En Suisse, les régions herbagères couvrent environ le tiers de la surface. L’importance environnementale et la variabilité qualitative et quantitative des ces herbages nécessitent de les gérer d’une manière adéquate, en particulier si des objectifs de durabilité sont pris en compte sérieusement. Cette gestion implique une certaine connaissance des aptitudes des animaux à utiliser cette herbe et des facteurs conditionnant sa qualité. Parmi les Herbivores, la vache joue dans notre pays un rôle majeur. Alors que l’intensité des systèmes de production qui l’utilisent a tendance à diverger (vache laitière ↔ vache allaitante), il est intéressant de préciser quels sont ses atouts et ses limites dans l’utilisation des fourrages. Parallèlement, les principaux facteurs déterminant la qualité des fourrages, en particulier leur digestibilité, sont passés en revue et quelques possibilités de l’améliorer sont abordées. Bref aperçu d’une longue histoire Au cours de l’évolution, le tube digestif des Herbivores ou « Fibrivores » (Jarrige et al., 1995) s’est développé pour pouvoir extraire les principaux constituants chimiques des fourrages, en particulier la cellulose et les hémicelluloses, grâce à la symbiose de certains micro-organismes. Ce développement s’est fait sur deux axes: d’une part, un élargissement du segment digestif postérieur, le gros-intestin (cæcum et côlon), d’autre part, un important évasement du segment digestif antérieur avec la mise en place avant l’estomac de compartiments comme le rumen qui est un volumineux fermenteur abritant des bactéries, des protozoaires et des champignons anaérobies. Ces deux types de physiologie digestive impliquent des stratégies alimentaires et des aptitudes d’utilisation différentes, encore modulées par le volume des fermenteurs par