Raoul nordling entre. l'allemagne et la france
Raoul Nordling nait à Paris en 1881. C'est son père, Carl Gustav Nordling qui est arrivé en France à la fin des années 1870 et qui a créé la Société des pâtes à papier Gustav Nordling. Raoul fait ses études au lycée Janson de Sailly, entre dans la société de son père, lui succède, est nommé vice-consul de Suède en 1905, à 24 ans, consul en 1917 et consul général en 1926, à la mort de son père. Il était certes suédois, mais se sentait surtout « citoyen de Paris ». Il parlait beaucoup plus français que suédois, langue qu'il a dû « apprendre » en allant faire son service militaire en Suède. Son action de rapprochement et de médiateur entre Suédois et Français, puis entre Allemands et Français, est à replacer dans une continuité qui s'étend sur pratiquement toute sa vie.
Un manuscrit « oublié »
Après avoir vécu intensément la semaine de la libération de Paris du 19 au 26 août 1944, il décide de fixer les événements pour l'histoire. N'écrivant pas, il s'adresse en 1945 à un de ses proches, le journaliste Victor Vinde, arrivé en France au début des années 20. Il lui dicte ses mémoires. Le manuscrit est ensuite traduit en suédois, probablement par Rita Vinde, épouse de Victor. Avant de le publier, Raoul Nordling contacte le ministère suédois des affaires étrangères. Apparemment, les événements étaient trop proches, le consul n'avait pas agi sur instructions du ministère et ce dernier a donc préféré attendre. Tant et plus que le manuscrit a été « oublié ». Et Raoul Nordling est mort en 1962.
Ce n'est qu'en 1995, qu'il est retrouvé dans le coffre de la Société des pâtes à papier Nordling, après un énième déménagement, par Edouard Fiévet, neveu de Raoul Nordling et son ancien assistant. Edouard Fiévet le montre à Pierre Vinde, fils de Victor, qui « reconnaît » la machine à écrire de son père. Connaissant l'historien Fabrice Virgili, chercheur à l'Institut d'Histoire du Temps présent