Rapport de stage en neuropsychologie, service de neurochirurgie
Traditionnellement, une altération cognitive était associée principalement aux personnes âgées souffrant de schizophrénie. Cependant, il est devenu aujourd’hui évident que les déficits cognitifs, observés dans des domaines variés comme la mémoire épisodique, les fonctions exécutive, la vigilance, la vitesse motrice et la fluence verbale, font partie intégrante du cours de la maladie et qu’ils précèdent même celle-ci (O’Carroll, 2000). En effet, une étude rétrospective dont le but était de déterminer les difficultés cognitives pré-existantes à la schizophrénie, a montré que les enfants ayant développé plus tard une schizophrénie avaient une performance détériorée dans des tests d’intelligence verbale et non verbale à l’âge de 8 ans ainsi que dans les habilités arithmétiques à l’âge de 11 ans (Jones, Murray, Jones, Rodgers
& Marmott, 1994). De plus, de même que les symptômes négatifs, les déficits cognitifs sont associés à un dysfonctionnement important dans la vie quotidienne (Green, 1996 ; Green et al., 2000).
L’on peut alors se poser la question quant à la nature des relations qui existent entre déficits cognitifs et symptômes négatifs surtout qu’ils partagent de nombreuses similarités en terme de début de la maladie, de développement dans le temps, de corrélations avec les symptômes positifs ainsi qu’en terme de pronostic (Harvey, Koren, Reichenberg & Bowie,
2006). Ainsi, en ce qui concerne l’apparition de la maladie, tant les déficits dans le fonctionnement social et émotionnel que les déficits cognitifs peuvent être considérés comme des symptômes prodromiques, indicateurs développementaux de la schizophrénie, car ils précèdent souvent le début « officiel » de la maladie (Harvey et al., 2006). En terme de 9 développement dans le temps, ces deux types de déficits sont stables et persistants, contrairement aux symptômes positifs qui ont une évolution