Rapport Kettani
La banque islamique s’érige comme une institution dotée d’avantages plutôt sociaux que concurrentiels vis-à-vis de la banque conventionnelle. Plus de trois décennies après son émergence, la banque islamique se trouve placée dans un environnement économique et financier international marqué, d’une part, par une concurrence accrue entre les établissements bancaires, et d’autre part, par la crise à multiples facettes qui sévit depuis 2007 et à laquelle les établissements régis par la Chari’a ont très bien résisté.
Le fonctionnement de la banque islamique traditionnel n’est pas très différent dans la forme de celui conventionnel : elle récolte des dépôts et octroie des crédits. La différence se fait dans la manière dont ces crédits sont octroyés, et comment la banque gère les dépôts. En se référant aux principes régissant les obligations et contrats dans la finance islamique, les différences peuvent être résumées aux points suivants : interdiction de l’usure, de l’incertitude, l’obligation de remboursement et le respect des obligations.
L’organisation de la banque islamique diffère aussi de l’organisation de la banque conventionnelle par l’existence de fonctions garantissant l’ordre confessionnel de la fonction bancaire. Ces fonctions, souvent nommées par d’hautes autorités, surveillent l’exercice de la banque islamique et approuvent la majorité des activités auxquelles peuvent se donner les banques.
La banque islamique est donc immunisée contre certains risques en raison de l’importance accordée aux préoccupations d’ordre confessionnel par le conseil d’administration, garant de la rentabilité financière, et par le Comité de la Chari’a, garant de la conformité des pratiques bancaires aux préceptes islamiques. Cette particularité fait du secteur de la banque islamique un secteur à priori résistant à plusieurs chocs que le système capitaliste subit.
Plan
Introduction générale
I. Les banques islamiques 1 – Définition et objectifs.