rapport éducation
Dans les sociétés indigènes vivant en autosuffisance, la notion de chômage n'existe pas.
Dans l'Égypte et la Grèce antique, les gouvernants luttent contre l'oisiveté des pauvres en envoyant les "surnuméraires" créer des colonies. La Rome antique distingue l'oisiveté de l’otium (le loisir) et du negotium (le commerce). L'afflux d'esclaves à la fin des conquêtes romaines du iie siècle av. J.-C. provoque un chômage important chez les travailleurs publics, notamment les paysans. Les pouvoirs publics répondent de deux manières : panem et circenses (nourriture des pauvres par les Jeux) ou distribution de terres (ager publicus qui permet au chômeur de se réinsérer)2.
Au Moyen Âge, ce sont les hospices qui accueillent les pauvres au chômage par charité. Gérés par des confréries ou les fabriques, ils s'organisent au niveau des paroisses en bureau de charité. La charité protestante se distingue de la charité catholique : le riche ne fait pas son salut par la charité, l'ensemble des individus font leur salut par le travail, aussi les plus riches doivent-ils faire travailler les plus pauvres. C'est la réforme protestante qui fait véritablement naître la catégorie « chomeurs » en distinguant les pauvres méritants (chômeurs désirant travailler) et pauvres non méritants (parasites oisifs)3.
Sous l'Ancien Régime, la progression de la pauvreté accroît la mendicité et le vagabondage, notamment dans les grandes villes. En 1526, le philosophe Jean Louis Vivès estime dans son traité De subventione pauperum que la charité encourage les pauvres à ne pas chercher de travail. Il est le premier à proposer l'intervention de l'État pour mettre au travail les inactifs. Au xvie siècle, le pouvoir royal décide de prendre