INTRODUCTION À l’heure de la démultiplication et de la diversification des supports pédagogiques les classiques manuels scolaires ne sauraient être tombés en désuétude et relégués aux oubliettes du siècle dernier, quand la Société des Nations en 1925, l’Unesco en 1946 ou plus tard en 1981 incitaient à leur analyse comparée et à leur révision pour combattre la xénophobie, le racisme, les stéréotypes. En effet, le manuel n’est pas qu’un organisateur des connaissances à l’usage des enfants, même s’il s’agit là de sa fonction primordiale ; fondamentalement il construit et transmet, de manière explicite, une vision de l’organisation sociale qui le produit et plus généralement une vision du monde. Ainsi il n’est pas tant un reflet qu’une mise en ordre de la représentation de la réalité légitimée et par-là même, il diffuse des modèles de comportements sociaux, contribuant à l’élaboration des identités individuelles et collectives. C’est dans cette perspective que le manuel peut être examiné comme potentiel vecteur d’égalité et de compréhension ou au contraire de discrimination et de haine, entre les groupes sociaux, les cultures, les peuples… mais aussi entre les sexes, car on ne saurait aujourd’hui négliger, sous prétexte qu’elle fut longtemps « naturalisée », l’une des catégorisations sociales fondamentales, sinon la première, que le manuel est chargé de mettre en scène : la différence des sexes.
RESUME DES TEXTES
Premier texte : Les manuels scolaires, mêmes ceux de mathématiques en apparence si abstrait ne sont pas neutres : comme tous vecteurs de socialisation, ils diffusent des normes sociales, notamment sexuées.
Pour le vérifier, les six manuels d’une collection panafricaine utilisés pour l’enseignement