rat et elephant
A. Il s’agit en effet, au début du texte, d’une satire des roturiers qui aimeraient passer pour nobles.
Ainsi, les oppositions sont claires au niveau du vocabulaire : homme d’importance / bourgeois ; et on retrouve dans la description de l’éléphant et de son équipage des termes qui renvoient à la noblesse : "bête de haut parage" (13), "sultane de renom" (16). On peut faire remarquer d’ailleurs que cette manie de vouloir être noble est raillée par La Fontaine par un jeu sur une opposition, un paradoxe, au vers 1.
Se croire un personnage exceptionnel, un grand, un homme d’importance est une manie très courante en France. Le nombre de ceux qui prétendent être des nobles détruit l’idée même de noblesse qui ne peut être, en principe, qu’exceptionnelle.
B. L’opposition entre la façon de jouer à être noble des Espagnols et des Français est une opposition entre la "folie" des Espagnols et la "sottise" des Français.
Cette sottise est importante, car c’est bien parce que le rat tient un discours stupide et illogique qu’il va être anéanti. Ce n’est pas sa petitesse seulement qui le voue à la disparition (le moucheron est petit lui aussi mais triomphe du lion) : c’est la vanité de ses propos. Et sa bêtise.
Mais peu à peu, La Fontaine élargit son propos : il choisit deux éléments diamétralement opposés par leur taille : le rat et l’éléphant et dans cette opposition entre le rat et l’éléphant, il choisit encore deux extrêmes : des plus petits / des plus gros. On appréciera le rejet "des plus gros" comme si pour caser l’éléphant dans le texte, il fallait plus d’un vers !
Cette façon radicale d’opposer un grand et un petit signifie sans doute que certaines oppositions de la société sont des évidences, un ordre établi dans le monde et la société.
La conclusion est une vérité générale, incontestable : un rat n’est pas un éléphant. On se demande comment le rat a pu