Refus d'obéissance de jean giono
Publié en 1937, Refus d’obéissance est un roman autobiographique de Jean Giono. Celui-ci a été soldat dans l’armée française durant la guerre 1914-1918 et, vingt ans plus tard, est encore profondément marqué par ses souvenirs de guerre. On peut donc se demander quelle vision de la guerre a le narrateur à travers un récit autobiographique. Pour cela, nous verrons d’abord que nous avons affaire au témoignage d’un soldat, puis nous étudierons le rôle de la nature dans la mise en relation du passé et du présent, et enfin nous montrerons que ce texte traite des effets de la guerre sur l’homme.
Le récit de Jean Giono est un témoignage de soldat. En effet, il a fait la guerre 1914-1918 en tant que combattant français. Des mécanismes de l’armée lui sont restés, comme celui de citer précisément son rang : « j’ai été soldat de deuxième classe » de « la 6ème compagnie » de « la 27ème division » « dans l’infanterie », « dans des régiments de montagnards ». Son capitaine, M.V, et lui-même ont développé une relation forte : « j’aimerais qu’il lise ces lignes ». Il se met alors à employer le « nous » : « nous avons fait les Epargnes (…) » car son capitaine est le seul repère fixe qu’il ait, sachant que tous les autres soldats étaient tués et immédiatement remplacés. Il se rappelle précisément tous les lieux où il a combattu, des lieux où des combats dangereux et acharnés se sont déroulés, et insiste en créant une accumulation sur le fait qu’il a vécu beaucoup de batailles terribles : « les Epargnes, Verdun-Vaux (…) le Kemmel ».
Il raconte les évènements vus de l’intérieur et la façon dont il les a ressentis, en tant que soldat de l’armée française : « la 6ème compagnie a été remplie cent fois et cent fois d’hommes ». On comprend qu’il a eu l’impression de voir défiler une multitude de soldats, vies éphémères qu’il faut aussitôt remplacer par des « hommes frais ». Il insiste en répétant