Relation entre le droit et la religion
Droit et Religion. La relation est immémoriale, inépuisable en termes de composantes, de concepts, d’idéaux si fondamentalement porteurs de transcendances et d’espérances.
Chacun sait que les définitions mêmes du droit sont singulièrement malaisées : ses frontières, son inachèvement, son inauguration. Aussi bien l’histoire des peuples, des sociétés et des Etats est naturellement marquée par celle des religions. Rien d’étonnant s’il y a lieu de rappeler un lien étroit entre les droits comparés et les religions comparées. Edouard
Lambert, Mircea Eliade, même combat.
Pour le droit, ici n’insistons pas. Pour la religion, quelques précisions sont nécessaires.
On ne tiendra pas compte des religions polythéistes, antiques ou modernes. Ni sur le panthéisme, le déisme, et même le théisme. A titre d’abord méthodologique, ou épistémologique, il convient de s’en tenir à ce qu’il est fait état à tort ou à raison, plutôt à tort théologiquement qu’à raison, selon nous, des « trois religions du Livre », lesquelles ne se comprennent bien que comme des religions du salut, convenant à des civilisations du péché, non à celles de la honte. Au reste l’Occident, et tout ce qu’il a entraîné dans son sillage, est si loin du chrysanthème et du sabre dépeints par Ruth Benedict. Religion du salut, mais aussi dans une perspective naturelle, religions prophétiques, ce qui ne signifie pas que tout se constitue dans l’avenir, ou plutôt dans l’ordre illimité d’une intemporalité à laquelle le nirvana permet d’aboutir. Il ne faut d’ailleurs pas confondre l’indifférence et la différence, la compassion et la charité, si tant est d’ailleurs que le bouddhisme puisse être considéré comme une religion.
Traits communs ou singularités, constantes et variables des trois religions dites du Livre,
«ce qui, observe Charles Hélou, rend si difficile la recherche d’une solution à la question du
Proche-Orient est que chacune des parties y défend sa