Religio en algerie
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Hommes, dieux… et barbarie (Didier Grandsart)
Libération - 28 octobre 2010
"Le succès du film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux, est largement médiatisé et amplement commenté. On se précipite, nous dit-on, pour admirer l’abnégation, s’étourdir en quelque sorte des idées de pureté, de foi, de grandeur d’âme. Mais, s’il semble ainsi évident que les spectateurs trouvent chez les moines de Tibéhirine un humanisme qui relève d’un idéal à atteindre, des réponses toutes faites à la recherche du sens de la vie, il est intéressant de se demander avec quelles interrogations ils quittent le film. Une œuvre de création n’est-elle pas d’abord remarquable par les questions qu’elle permet au lecteur, au spectateur de se poser ? Pourquoi et comment des moines, représentants de la religion catholique, se sont-ils retrouvés en Algérie, terre d’Islam ? Il est à craindre que beaucoup des Français enthousiasmés par Des hommes et des dieux ne se soient pas posé la question. (...)
Cette famine fut l’occasion d’un coup de force de la part de l’institution catholique désormais installée en Algérie. Alors que Napoléon III voulait faire respecter l’islam et avait demandé qu’on ne tente pas de convertir les musulmans, Charles Lavigerie, archevêque d’Alger, rêvait d’évangéliser les populations algériennes. Il organisa en 1868 le recueil de quelques centaines d’orphelins dont les parents avaient été victimes de la famine et s’empressa de les faire baptiser puis catéchiser. «La conquête du monde par la croix», tel était le mot d’ordre des missions, et la IIIe République sut reconnaître en Lavigerie un partenaire de premier plan de son œuvre