Représentation théàtrale de la mort
Ce corpus est composé de quatre extraits de textes. Antigone de Sophocle, Phèdre de Jean Racine, Ruy Blas de Victor Hugo et Dom Juan de Molière sont tous les quatre des œuvres théâtrales. Les extraits proposés à l’étude traitent tous de la mort, cependant la théâtralisent-t-ils de la même manière ?
D’une part, dans le texte de Racine et celui de Victor Hugo, la mort est évoquée de façon très poétique : « De tout l’univers entier je voudrai me bannir » et, dans Ruy Blas: « Si ! C’est du poison. Mais j’ai la joie au cœur », aucune forme de violence physique n’est exprimée dans ces deux extraits. De plus les morts représentées dans Ruy blas et dans Phèdre sont des morts causées par le poison : « déjà jusqu'à mon cœur le venin parvenu » et dans la pièce de Victor Hugo : « Du poison ! » il s’agit de morts lentes. Ces représentations de la mort soulignent le registre tragique de ces pièces de théâtre. La mort de Phèdre est une mort lente, très tragique comme celle de Ruy Blas.
D’autre part, dans les textes de Sophocle et de Molière la mort est représentée sur scène. Antigone c’est condamnée toute seule, elle a désobéi à la loi de Créon : « Voila comment aujourd’hui, pour avoir, Polynice, pris soin de ton cadavre, voila comment je suis payée », Antigone ne regrette pas son acte, elle en est même fière. Dans Dom Juan, le personnage sent la mort venir : « vous m’avez hier donné parole de venir manger avec moi», lui aussi s’est condamné tout seul en effet il a toujours refusé de se repentir. La mort d’Antigone est extrêmement tragique mais elle meurt en héroïne exemplaire, quant à Dom Juan, sa mort est un véritable feu d’artifice.
Le sens de la cérémonie tragique est dans le réalisme de la représentation chez Sophocle et Molière et dans une esthétique de la sobriété et de la distance chez Racine et Victor Hugo, Ainsi deux genre de morts sont représentées sur scène : une mort lente causé par le poison et une