Représentations de la femme noire dans le cinéma nord-américain
REPRESENTATIONS DE FEMMES NOIRES DANS LE CINEMA NORD-AMERICAIN
Représenter, étymologiquement, est « l'action de replacer devant les yeux de quelqu'un ». Ce quelqu'un a donc un point de vue sur ce qui est devant ses yeux. C'est à dire qu'il voit d'une certaine manière, d'un certain angle, et peut se construire une opinion. Les représentations des femmes noires sont multiples. Souvent, hélas, on ne représente pas des individus à la peau noire, mais des figures noires stéréotypées. Nous allons ici étudier la façon dont les femmes noires ont été et sont aujourd'hui représentées dans le cinéma nord-américain. C'est donc du point de vue du cinéma d'un pays avec une histoire difficile quant aux relations noirs/blancs que nous allons étudier les représentations des femmes noires. Etre femme et être noire, voilà le double problème que nous allons aborder.
Au fil des années, le cinéma nord-américain a produit différentes représentations de femmes noires dont trois grands stéréotypes se sont dégagés, puisque très souvent utilisés. Dans de nombreux films, la femme noire est représenté comme un personnage avec un physique ingrat et un fort accent, mais faisant partie de la famille qu'elle sert avec loyauté. C’est une « nounou », une « mammie »Dans Autant en emporte le vent de Victor Fleming (1939) c'est le personnage de Mamma, joué par Hattie McDaniel, qui remplit ce rôle. Un autre stéréotype incarné par les actrices noires à l'écran est celui de la mulâtresse malheureuse. Ce personnage est métis, a de nombreux problèmes et a honte de sa couleur de peau. On le retrouve par exemple dans Images de la vie de John M. Stahl ou Pinky d’Elia Kazan (1949). Un autre rôle souvent endossé par les actrices noires est celui de la « Jezabel », femme esclave lubrique et séductrice. On le retrouve dans de nombreux films mais aussi dans les cartoons. Dans son article Daughters of the Dust (Julie Dash, 1991), le récit d’esclave revisité, Delphine Lefort