C’est l’histoire d’une vie brisée, une existence tuée dans l’oeuf, celle du personnage principal, qui restera anonyme jusqu’au bout, un jeune homme landa vivant chez ses parents dans un village, lui aussi anonyme et agonisant, décrit de manière récurrente à travers le réseau métaphorique du cimetière.S’il est essentiellement focalisé sur ce jeune homme, le roman met pourtant en scène deux destins croisés, le sien et celui de Magali, son premier amour, rencontrée un été au village et qui lui a laissé un souvenir ébloui. Ce souvenir apparaîtra, pour les deux personnages et au même moment, comme la seule issue, le seul moyen de donner une signification et une direction à leur existence.Alors que lui cherche sans trouver, de quoi remplir sa vie, entre un village désert et des missions de mercenaire qui l’entraînent aux quatre coins du monde dans un crescendo de violence, Magali, elle, est devenue chasseur de têtes pour une grande entreprise et court aussi après ce qu’elle ignore sans le trouver, bien sûr ! Elle aussi perd son temps et son énergie dans cette quête, sa vie s’égarant dans des exigences tyranniques de vaine rentabilité.C’est au retour d’une guerre lointaine lors de laquelle il a perdu Jean-Do, son ami d’enfance et ses dernières illusions, que le héros pense trouver son salut dans le retour vers Magali et la pureté qu’elle incarne. Il lui écrit une lettre d’amour exaltée. Ils se rencontrent : pour elle, c’est une révélation, pour lui ça ressemble à l’ultime fiasco qui va précipiter la chute….Superposée à la mise à sac de ces deux destins, il y a un supplice religieux, scène hallucinante de réalisme et à la dimension quasi hallucinatoire : il s’agit du supplice d’un saint musulman qui revient du début à la fin du roman comme un leitmotiv lancinant aux accents mystiques et barbares.Ce mirage cauchemardesque qui structure le tissu romanesque lui donne son énergie et son rythme pulsionnel, liant fortement le motif de la guerre et de la violence avec celui de la