Resumé de la volonté de savoir
La volonté de savoir[1] est le premier volume de l'Histoire de la sexualité et constitue l'introduction à l'Histoire de la sexualité de Foucault. Ce tome problématise la démarche du penseur. Foucault s'y assigne comme tâche d'interroger la sexualité de manière diachronique en s'attachant davantage au discours qu'aux pratiques. Dans sa forme, l'Histoire de la sexualité est un cycle de cours entrepris dans les années 1970 au Collège de France. Le parti-pris de Foucault, dans le premier tome, va à l'encontre de l'orthodoxie de l'époque : il se refuse en effet, comme l'a fait mai 1968, de réduire la sexualité à une vision répressive de la société bourgeoise et capitaliste. Pour lui, la culture occidentale révèle depuis le XVIIe siècle une volubilité de la sexualité ; volubilité du discours sur le sexe qui même lorsque le discours est réticent à nommer montre qu'il n'a d'autre préoccupation, paradoxe fondamental dans la démarche foucaldienne. Le XIXe siècle d'ailleurs, qui s'empare de la sexualité, notamment par le prisme du discours médical, montre que le souci de "la technologie du sexe" est au cœur des préoccupations : "Par quelle spirale en sommes-nous arrivés à affirmer que le sexe est nié, à montrer ostensiblement que nous le cachons, à dire que nous le taisons-, et ceci en le formulant en mots explicites, en cherchant à le faire voir dans sa réalité la plus nue, en l'affirmant dans la positivité de son pouvoir et de ses effets?". Nous autres, victoriens Michel Foucault s’est toujours opposé à toute pensée du pouvoir en termes de représentation et de mensonges. Il s’agit en réalité de penser le pouvoir en termes de « microphysique », et de « micropénalité », répartissant, quadrillant, et exerçant un investissement politique des corps. Le premier tome de l’Histoire de la sexualité[1] que nous nous proposons de commenter ici, est intitulé, en hommage appuyé à la critique de « volonté de vérité » de Nietzsche, « La volonté de savoir ».