Rfid, texte littéraire
Cela devait arriver tôt ou tard de toute façon. Je me demande même pourquoi personne n’y avait pensé avant; depuis l’instauration de cette puce, cette école ne tournait pas rond. Au début, ils ne l’utilisaient que pour nous compter, plus pratique et plus rapide, cela raccourcissait les rassemblements, autrefois si longs. Nous avions tous un engouement certain pour cette nouveauté technologique, pleine de promesses. Elle nous avait déjà tant aidé, en dehors du milieu scolaire, grâce à elle, nous n’avions plus à faire la file au supermarché, nous pouvions payer n’importe quoi seulement en tendant le bras, toutes nos cartes étaient réunies en une. Et si cela avait quelques désavantages, ils ne nous ennuyaient pas. Ensuite, M. Rechts est devenu directeur.
Il nous avait tous impressionnés avec ses beaux discours, ses promesses d’une sécurité totale à l’école, qu’il n’y aurait plus de vols, que tout le monde serait heureux. Oui, il nous a bien eus. Mais ça, on s’en est vite aperçu. Il a commencé par utiliser les puces pour nous empêcher de commettre des infractions, simplement en détectant les élèves qui n’étaient pas là où ils devaient être. Par exemple un élève de moins de 17 ans ne pouvait pas sortir avant la fin des cours, à moins d’être interpellé directement à la sortie par un éducateur. Un élève qui séchait était très vite repéré. Rien de plus normal me direz-vous, mais les choses ont commencé à se compliquer. Ce directeur était obsédé par le respect des règles et l’ordre au sein de l’école. Il a instauré de nombreuses nouvelles règles, toutes plus farfelues les unes que les autres. Un élève ne pouvait pas s’approcher à plus de cinquante centimètres d’un autre élève du sexe opposé, un élève qui discutait en cours était enregistré dans une base de données et directement sanctionné