Rhénanes
Apollinaire, Poète entre deux mondes : Sujet en fuite sans racines !
Pierre Brunel a intitulé : « Apollinaire entre deux mondes » sa précieuse étude (P.U.F, 1997) qu’il consacre à ce poète. C’est en effet entre les 19ième et 20ième siècles, entre l’Ancien et le Nouveau, comme entre « Ordre » et « Aventure », en Avant et Retournement, Intimité et Universalité, Mythologie antique ou médiévale et Modernité que le poète pose sa voix lyrique propre.
Cet entre-deux constitue le poème en plusieurs espaces : celui du dialogue, de l’expressif, du conflictuel où s’éprouvent les divers degrés de la familiarité et de l’incongruité, de la banalité et de l’érudition, comme s’il ne s’agissait plus vraiment d’opposer (ainsi que s’y employait encore Rimbaud) le noble et le vulgaire, mais de les rapprocher d’aussi près que possible. Ce qui revient à inclure à part entière dans le lyrisme ses chutes mêmes, comme à envisager une présence moins mordante et plus ludique de l’ironie à ses côtés…
Au sens baudelairien, Guillaume Apollinaire est un étranger : l’amoureux des « nuages qui passent »…
II. BIOGRAPHIE
Wilhelm Apollinaire de Kostrowitzky naît à Rome en 1880. Précepteur d'une jeune aristocrate en Rhénanie. En 1907, il s'établit à Paris et fut un ami très proche de Picasso. Il aura une liaison avec Marie Laurencin (une peintre), avec laquelle il vivra jusqu'en 1912. Il est mobilisé en 1914, blessé en 1916, trépané. (14 / 18 : 1ère Guerre mondiale) En 1918, il est touché par la grippe espagnole et meurt à 38 ans tragiquement alors qu'il venait juste de se marier. Il collabora à la Revue blanche, à la Plume, au Mercure de France et témoigna de toutes les découvertes et avant-gardes de son temps : l'art naïf (le Douanier Rousseau), l'art nègre (aujourd’hui Art Premier !), le fauvisme, le cubisme avec Braque et Picasso (1913).
Plus encore que ses contes, pleins de fantaisie et d'humour (l'Enchanteur pourrissant, 1909 ; l'Hérésiarque et Cie, 1910 ; le