Ricardo
DAVID RICARDO (1772 – 1823)
La théorie de la valeur chez Ricardo
Chez Ricardo, la valeur d’une marchandise a deux composantes : sa rareté et la quantité de travail qu’elle incorpore. La rareté fixe la valeur des biens dont l’offre est donnée : il s’agit de la catégorie des biens non reproductibles (biens de luxe) comme un grand cru de vin, une œuvre d’art, une pièce unique, etc. Pour les biens reproductibles par l’industrie (c’est la catégorie qui intéresse l’économiste), la valeur du bien dépend de la quantité de travail nécessaire à la production, que Ricardo qualifie de travail « incorporé ». Si la valeur d’une marchandise qui sert de référence est bien la valeur d’échange, le rapport d’échange entre les marchandises s’établit selon cette quantité de travail incorporé qui se détermine au moment de la production. La marchandise acquiert sa valeur au moment de la production, puis s’échange sur le marché. Alors que pour Smith, la valeur d’un bien était révélée lors de l’échange, au moment de l’échange, comme quantité de travail commandé. En effet Ricardo critique la théorie de la valeur travail commandé de Smith car évaluer le travail au moment de l’échange expose au fait que le travail est alors un mauvais étalon de la valeur au sens où le salaire, prix du travail, est lui-même fluctuant puisqu’il dépend à la fois du prix des biens de subsistance (composante du prix naturel) et du rapport O/D sur le marché du travail (composante du prix de marché). Donc pour Ricardo, si l’on mesure la valeur d’une marchandise comme valeur travail, il faut le faire dans la sphère productive, au moment de la production, et non au moment de l’échange marchand.
« Ce sont les quantités relatives de marchandises produites par le travail qui déterminent leur valeur relative et non les quantités relatives de marchandises offertes au travailleur en échange de son travail ». Ricardo distingue bien sa théorie de la