Rimbaud
Le narrateur commence par raconter une des folies de sa vie. Au départ, il avait le sentiment d'avoir tout vu, il méprisait les gloires contemporaines, il aimait les choses marginales, étranges, démodées, rêvait d'histoires inconnues. Un jour il avait donné des couleurs aux voyelles dans une première tentation d'écrire une poésie qui s'adressât à tous les sens. Poursuivant son itinéraire, il s'était exercé à exprimer l'inexprimable. Mais il se trouva encore trop lié aux schémas anciens. Il avait provoqué dans son esprit des hallucinations, chahuté les mots. Avec cette méthode il atteignit un état mystique et fiévreux, un détachement du monde extérieur pour un autre désincarné, de déserts, de puanteurs, de brûlures. Ce recul par rapport à la vie ordinaire lui fit découvrir toutes les autres qu'on ne pouvait voir par l'aveuglement de l'action quotidienne et de la morale. D'autres vies nous étaient dues. Mais l'ascèse