Risorgimiento
Introduction
Le souvenir d'une Italie unifiée, de la République romaine aux invasions barbares, était resté ancré dans la mémoire des intellectuels italiens tels que Machiavel. Dans son ouvrage écrit au début du 16e siècle, et publié post-mortem, Le Prince, Machiavel exprime déjà une idée d'unité italienne. En effet, il intitule le dernier chapitre de son livre «exhortation à s'emparer de l'Italie et à la délivrer des barbares ». Évoquant l'état de servitude de l'Italie face aux barbares ( «Plus esclave que les Hébreux, plus esclave que les Perses, plus divisés que les athéniens, sans chef, sans ordre, battue, dépouillée, déchirée, envahie» ), il prie Dieu, au nom de l'Italie, de lui apporter un homme disposé à libérer et à mener l'Italie dans la grandeur qui lui est due. Il évoque l'unité du peuple italien, qui seule pourra rendre la grandeur d'antan de la nation («Combien les Italiens sont supérieurs par la force, par l'adresse, par l'intelligence»). On peut donc considérer Machiavel comme l'un des pères de l'unité italienne et de son mouvement d'unité. C'est l'héritage de la grandeur romaine antique qui renforce le soutien du peuple à ce mouvement. Il existe cependant à cette époque, au milieu du 19e siècle, deux patries, celle de la région, et celle de l'église, qui selon Machiavel, n'avait pas le pouvoir pour permettre l'unité du pays. À partir de 1848, l'idée d'une confédération des états italiens apparaît. Si le mouvement unitaire de 1848, mené par Charles-Albert, roi du Piemont-Sardaigne , échoue, son successeur Victor-Emmanuel II va persévérer pour créer une nation unifiée sur le territoire italien. En deux ans, de mars 1859 à juin 1861, un nouvel état a surgi en Europe, s'étendant sur 259000 km2 et ayant 21 770 000 habitants. Ce mouvement d'unité est appelé Risorgimento, du verbe «risogere», «renaitre», et pouvant se traduire par «renaissance».
Nous pouvons donc nous demander