Hugo Lecué Grands Enjeux – 16/03/2010
A1 – G7 La civilisation technologique

Risque et précaution

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Le 2 mars 2010, José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne, annonce la fin du moratoire sur les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) en vigueur depuis 1998. Il autorise en particulier la culture de la pomme de terre « Amflora », mutée par transgenèse pour obtenir un taux d’amidon plus élevé. Cette décision n’est pas anodine, et même si elle n’est pas médiatisée outre-mesure, elle incite tout de même à la réflexion. En effet, elle met en exergue la relation entre le risque pris en mettant ce type de produit sur le marché, et la nécessaire précaution qu’elle induit. Ici, le parti-pris du risque repose sur la foi en un progrès favorable à l’être humain, alors que le moratoire mettait en avant un désir de d’anticipation d’une crise grave mais hypothétique. Les termes « risque » et « précaution » semblent alors antinomiques. Pour analyser ce paradoxe, il convient de revenir sur une définition plus précise des notions. « Risque » vient du latin populaire resecum équivalant à « ce qui coupe ». L’encyclopédie Larousse propose une série de significations sur l’emploi du mot : il est tout d’abord un danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé, ou bien l’engagement dans une action qui pourrait apporter un avantage mais qui comporte l’éventualité d’un danger, ou encore le préjudice éventuel que les compagnies d’assurances garantissent moyennant le paiement d’une prime. Nous utiliserons ici le risque comme un composé de ces définitions variées. Au contraire, l’encyclopédie ne comporte pas de définitions diverses pour le terme « précaution », il est communément admis qu’il correspond à une disposition, mesure, pour éviter, prévenir un mal, un risque,