Robespierre, discours à la constituante
Passage étudié : depuis « Dès le moment où dans un de vos décrets » jusqu’à « ni la nation, ni les colonies, ni l’humanité entière ».
Introduction : en 1791, année de ce discours, la Révolution a brisé la monarchie absolue, créé une Nation, aboli les privilèges, rédigé la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » et nationalisé les biens du Clergé.
Cependant, demeure la pratique de l’esclavage des Noirs dans les colonies. En effet, en 1790, l’Assemblée Constituante a adopté un décret qui maintient l’esclavagisme sur les recommandations des colons blancs, des noirs affranchis et des mulâtres.
Toutefois, dans son discours enflammé du 13 mai 1791, un député intrépide et pugnace du nom de Maximilien Robespierre défend ardemment son abolition à la constituante. Quelles formes revêt son apostrophe ? Nous verrons qu’il s’agit d’un discours éloquent et direct qui véhicule également une mise en garde menaçante à l’encontre de la députation et par extension, de tous les hommes.
I Un discours éloquent :
a) à qui :
- Robespierre s’adresse directement aux députés qu’il invective. Le « je » (l4-8-10-20-22) qui témoigne de son engagement personnel renvoie au « vous », « vos », « vôtre » (l1/3-11-12) qui se réfèrent aux membres de l’assemblée, représentants de la nation française. Robespierre souhaite qu’ils se sentent concernés par son propos, qu’ils prennent parti. L’allitération en v frappe l’oreille et oblige à l’attention.
b) pour qui :
- le discours est fait en faveur des esclaves noirs qu’il qualifie d’ »hommes de couleur » (l9) et non de nègres comme c’était l’usage à l’époque. - il est prononcé aussi « au nom de l’assemblée » (l4) dont il fait partie et dont il veut assurer la défense.
c) contre qui :
- les contradicteurs de Robespierre vaguement qualifiés au début : « adversaires des hommes de couleur » et « quelque ennemi secret » (l8/9) sont explicitement