Le texte qui est proposé à notre méditation concerne l’homme et la société, plus précisément l’origine de la société. Rousseau réfléchit dans ce texte à la cause qui pousse les hommes à s’unir. C’est l’origine de la société dans l’homme qui est ici en question. Une réflexion sur l’origine de la société est une réflexion appartenant au domaine politique, qui englobe toutes les actions humaines en tant qu’elles touchent à leur être ensemble. La vie commune des hommes rencontre deux problèmes principaux : le problème de la justice, qui est le problème des règles permettant la coexistence pacifique et heureuse des hommes d’une même communauté, le problème des loi et du droit, mais qui est aussi le problème de l’origine de la société et de la fin, du but, de la société ; c’est le problème du bien commun, de la recherche d’une harmonie entre les hommes fondée sur la conciliation des intérêts privés et de l’intérêt public. Puis le problème de la liberté politique, ou plutôt de la nécessaire conciliation de l’exigence d’ordre, sans quoi il n’est pas de société, et de l’exigence de liberté, sans quoi l’ordre est inhumain. Le problème examiné par Rousseau dans ce texte, nous l’avons dit, est le problème de l’origine de la société, et l’auteur situe cette origine dans la faiblesse de l’homme.
Le texte s’organise de la manière suivante. Les trois premières phrases constituent une première partie, dans laquelle Rousseau énonce sa thèse et l’argumentee. Dans une deuxième partie, il argumente sa thèse d’une autre manière, en évoquant des êtres possibles qui n’auraient pas besoin de s’unir à d’autres. Enfin, une troisième partie, le deuxième paragraphe, est une forme de récapitulation qui souligne que c’est la sensibilité à la peine de nos semblables qui suscite notre attachement pour eux, et que si le besoin joue bien un rôle dans l’union civile des hommes, leur affection mutuelle, si importante pour Rousseau et pour la société qu’il envisage, vient de leurs misères.
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