Rupture et continuité par rapport au jazz
Le jazz est un genre de musique né aux États-Unis au début du XXe siècle. Issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz est considéré comme la première forme musicale afro-américaine à avoir acquis tout au long du XXe siècle une large popularité au delà des frontières des États-Unis.
Ce mélange de musiques fut élaboré par les Noirs américains. Ses ancêtres sont les work songs, chants de travail des esclaves africains et les chants religieux, negro spirituals et gospel, chantés dans les églises lors des cérémonies religieuses. Au début du XXe siècle, le blues se développe dans le Delta du Mississippi et est largement diffusé à partir de 1920.
Il faut se souvenir que la condition initiale des Afro-Americains, l’esclavage, leur interdit l’accès a toute éducation, illettrisme et l’analphabétisme sont la base de tout asservissement. La cohésion sociale, la conscience et l’émergence d’une identité sont aussi des facteurs pouvant amener l’idée d’une émancipation. En cela le Jazz, par ses origines, est l’expression d’une rupture pacifique et originale avec la condition de la minorité noire Nord-américaine.
Les instruments de musiques classiques étant inaccessibles ou interdits aux esclaves, cette forme d’art musical ne fut au début que rythme et percussions dans le travail, la fête ou le deuil, les harmonies vocales, notamment dans le gospel, ainsi que les rythmes de percussions très varies sont souvent étonnants. Cette rupture, crée par la force des choses est cependant une continuité dans l’art musical et vocal car elle ne détonne pas de chants ou autres créations européennes plus anciennes. La rupture, ou sont évocations, se trouve plutôt dans les paroles des chants, Work Song, gospel, soul… qui soulignent la souffrance et matérialisent en tradition orale la mémoire d’une minorité opprimée. Continuité par les fondements de la musique, rupture ou début d’émancipation avec naissance d’une conscience par