Russie puissance
La fin de la Guerre froide a permis à la Russie de sortir de sa marginalisation politique et financière : les institutions internationales qui lui étaient auparavant fermées, lui ont ouvert leurs portes et leurs crédits ; elle assurera la présidence annuelle du G8 en 2006. Face à l’élargissement de l’Union européenne et surtout de l’OTAN vers l’Est, la Russie développe de nouvelles stratégies pour se réapproprier le rôle de superpuissance tenu par l’URSS sur la scène internationale et asseoir sa mainmise sur l’ancienne sphère d’influence soviétique.
Mots-clés
Travailler la compréhension des conflits
Gouvernement des Etats-Unis
Union Européenne
OTAN
Etats-Unis
Russie
Asie Centrale
Karine Gatelier, Grenoble, octobre 2005
La diversité des stratégies face aux puissances occidentales
Renaissance de l’identité nationale russe
Un sondage réalisé en 2000 révélait que 55% des Russes considéraient que la tâche historique de la Russie actuelle était de reconstituer un empire successeur de l’empire russe et de l’empire soviétique. Le ciment identitaire entre toutes les composantes de l’URSS était la citoyenneté concrétisée par l’existence d’un passeport soviétique. La prégnance de la Russie au sein de la Fédération a abouti à la confusion entre l’identité russe et l’identité soviétique, à la fois dans les pratiques institutionnelles et les représentations symboliques de la population.
L’URSS bénéficiait d’un rayonnement symbolique qui avait de fortes répercussions identitaires sur la population. L’éclatement de l’Union soviétique a mis un terme à cette identification populaire. Depuis 1991, la Russie est un Etat souverain sur la scène internationale privé de nombre d’atouts soviétiques. Cette situation est vécue par beaucoup comme une humiliation, en particulier par rapport à l’Occident. Depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine en 2000, la nostalgie de l’empire disparu a accouché d’une idéologie officielle qui aspire à