Réanimation
POINTS ESSENTIELS :
· La brûlure grave est un traumatisme majeur, dont la mortalité diminue mais qui reste marquée par la gravité des séquelles.
· L'évaluation de la gravité prend en compte la superficie et la profondeur des lésions ainsi que les traumatismes, les atteintes respiratoires et les intoxications associés, et les antécédents de la victime. Il n'a pas été individualisé de marqueur biologique ayant une valeur pronostique prédictive. · Parmi les médiateurs impliqués dans le syndrome inflammatoire de réponse systémique initial, les cytokines et notamment l'interleukine 6 occupent une place originale. Le stress oxydatif intense entraîne une lipoperoxydation majeure.
· Le profil hémodynamique est caractérisé par une hypovolémie initiale de quelques heures, puis un hyperkinétisme qui se maintient 48 à 72 heures.
· L'apport hydroélectrolytique initial repose en première intention sur les cristalloïdes, et vise à maintenir l'équilibre hémodynamique sans aggraver la réaction œdémateuse. L'albumine humaine, discutée, est licite en cas d'hypoprotéinémie majeure.
· La fibroscopie bronchique permet le diagnostic initial puis le suivi des lésions respiratoires primitives. · L'évaluation permanente de la douleur permet d'adapter l'analgésie en prévenant accoutumance et tachyphylaxie.
· La nutrition entérale immédiate, la supplémentation en vitamines et les éléments traces sont recommandées. · Il n'y a pas d'indication d'antibiothérapie systématique.
· L'évolution secondaire est dominée par la dénutrition et le sepsis.
Bien que les campagnes de prévention en aient diminué l'incidence, la brûlure reste un traumatisme fréquent dans les pays industrialisés et un problème majeur de santé publique dans les pays en voie de développement. Toutes gravités confondues on estime à 1 250 000 cas annuels les brûlures justifiant de soins médicaux aux États-Unis [1]. En France 200 000 personnes environ se brûlent