Rédaction description à
Vous êtes seul dans votre chambre, le soir. De votre fenêtre, vous surplombez la ville. Décrivez cette ville et rendez compte de vos sentiments en veillant à entremêler les deux (comme Zola). Écriture à caractère poétique.
Depuis ma fenêtre, je contemple ma ville. Elle est grande, elle est terne, elle est gênante. Au bord du fleuve sec, il y a la cité des HLM. C'est une véritable cité en elle-même, imposante, avec des dizaines d'immeubles, grandes falaises de béton gris dressés sur le goudron, dans un paysage de collines de pierres, de routes, de ponts. La couleur du lit de galets poussiéreux du fleuve est en parfaite harmonie avec le nuage âcre et lourd de l'usine de crémation qui trône au-dessus de la vallée. Cette ville est loin de tout. Loin de la mer, loin de la ville, loin de la liberté, loin de l'air même, à cause de la brume qui émane de l'usine de crémation. On est même loin des hommes, parce que c'est une cité qui ressemble à une ville déserte. Déserte et désertée. Peut-être qu'il n'y a personne en réalité, personne dans ces grands immeubles gris aux milliers de fenêtres toutes les mêmes, personne dans ces cages d'escalier, dans ces cages d'ascenseurs. Peut-être que ce n'est pas moi qui m'enferme dans la solitude mais la solitude qui m'enferme elle-même. Peut-être que ces fenêtres et ces portes sont fermées et que plus personne ne peut sortir de ces murs. De temps en temps passe une ombre, fuyant entre les murs gris. Et ces hommes, ces femmes, ces enfants, qu'on voit pourtant, ils ont des corps, mais ont-ils des âmes ? Dans leurs yeux vides, peut-on lire la peur, la joie, la tristesse, ou la colère ?
On voit le ciel parfois, malgré la brume, malgré l'épais nuage qui descend de la cheminée de l'usine de crémation, à l'ouest. On voit des avions aussi, un instant surgis des nuages gris, tranchant l'air, déjà si coupant. Mais il n'y a pas d'oiseaux par ici, ni de mouches. Parfois il y a une libellule égarée sur le