Réfugiés
Les questions préalables, première partie de l'écrit des épreuves anticipées de français au baccaclauréat, portent sur des textes imposés au candidat. Elles s'appuient sur des connaissances précises, proposés au candidat pendant son cursus. Parmi les sujets de prédilection, l'énonciation est celui qui donne lieu au plus grand nombre de réponses erronées ou lacunaires. Une mise au point sur ce domaine riche et essentiel à l'étude des textes littéraires paraît s'imposer.
Rappelons d'abord de quoi il s'agit.
L'énonciation est la production individuelle d'un énoncé dans des circonstances données de communication. Prenons tout de suite un exemple.
(1) Il est sûrement huit heures.
Nous avons le choix d'étudier la phrase, à partir de la grammaire ou en tenant compte du contexte de production de ce message articulé. La seconde possibilité relève de l'étude de l'énonciation. Celle-ci permet de mettre en valeur le temps utilisé (le présent d'énonciation, dit d'actualité) et l'usage de l'adverbe pour traduire un certain degré de certitude. L'énoncé 1 se distingue en effet de (2) Il est huit heures, qui n'est autre qu'un constat.
Cette distinction faite, trois types de questions peuvent être proposés :
a. Vous étudierez dans ce(s) texte(s) la situation d'énonciation.
b. Vous étudierez le système de l'énonciation dans ce(s) texte(s).
c. Vous étudierez les formes d'énonciation, les modes d'énonciation) dans ce(s) textes.
Ces trois questions appellent des traitements différents, dans la mesure où elles ne portent pas sur les mêmes phénomènes : Étudier la situation d'énonciation, c'est considérer un énoncé en contexte pour en étudier la signification et la portée. Dès lors qu'un énoncé est produit dans un contexte (dans le dialogue, le théâtre, la poésie narrative), on peut en effet confronter le locuteur à son message (étudier les traces de subjectivité visibles dans l'énoncé), ou à son interlocuteur (volonté d'agir sur autrui). Le