Révolution tunisienne
police parallèle, forte de 10 000 à 14 000 hommes ultrafavorisés, disposait de son propre réseau de malfrats. Ce sont eux qui tentent - de semer le chaos et la terreur dans le pays. "Les milices cherchent à faire basculer le pays dans l'anarchie afin de démontrer que le système Ben Ali constituait un rempart contre le désordre"
Dans les banlieues de la capitale et partout à travers le pays, les habitants s'organisent, créent des comités de vigilance et organisent des rondes afin d'éviter les pillages.
Alors, nous avons installé des barrages pour empêcher des inconnus d'accéder aux maisons
La Constitution rend en principe obligatoire l'organisation d'élections présidentielles dans les soixante jours qui suivent la vacance du pouvoir. Un délai bien court pour jeter les bases d'une démocratie pluraliste sur un champ politique en ruines, même s'il semble pouvoir être prorogé de quelques semaines.
C'est sans doute à Kasserine, dans le centre du pays, au cours du week-end des 8 et 9 janvier, que le mouvement populaire a basculé et que la flambée de colère des jeunes chômeurs est devenue révolution. Les tirs à bout portant des forces de l'ordre font 20 morts au moins, souvent abattus d'une balle dans la tête, et des dizaines de blessés. Des tireurs d'élite, auxiliaires des basses oeuvres de la police, visent même, le 9 janvier, un convoi funéraire. Mais la répression sanglante, qui visait à intimider les contestataires, se retourne contre ses auteurs. En quelques heures, les images circulent sur la Toile. Ce n'est plus du travail, ni même du pain, que réclament désormais les manifestants, mais un changement de régime.
Après vingt-trois ans de pouvoir sans partage, Zine el-Abidine ben Ali prend la fuite. Sans même savoir quelle sera sa destination. Alors que son avion se dirige vers le nord de la Méditerranée,