Sacrifice d'isaac
1 - Présentation.
Le sacrifice d’Abraham ou la ligature d’Isaac « il rira » (Genèse 22 ; 1-14) est présent, selon des angles de lecture différents, dans les trois religions du Livre. Encore aujourd’hui, « le sacrifice inaugural du monothéisme » selon le mot de Guy Rosolato, joue un rôle dans les grandes fêtes : après avoir d’abord été rattaché à Pessah, fête de Roch ha shannah pour le Judaïsme (au début du printemps, prières et rituels célèbrent la fertilité de la Terre dans l’attente d’une nouvelle récolte et l’exode biblique de l’esclavage égyptien, évènement fondateur du peuple juif il y a environ 3500 ans), Isaac fait figure de Christ pascal pour les Chrétiens lors des fêtes de pâques ; enfin, l’Islam commémore pour la fête de l’Aïd El Kebir le sacrifice d’ « Ibrahim » par celui du mouton qui vient clore la période de Ramadan. Sur le plan culturel, le récit a suscité bien des relectures, iconographique surtout, mais aussi littéraires, philosophiques, psychanalytiques, musicales et cinématographiques. Abraham, « père des croyants » s’apprête à égorger son fils cadet (il avait eut de la servante Agar son fils aîné, Ismael « Dieu entend ») en offrande « à un Dieu inconnu mais bavard qui lui ordonne ce massacre pour le mettre à l’épreuve » selon le mot d’Abraham Ségal qui lui consacra un livre. Pour Lacan, Abraham est clairement mis à l’épreuve, il est l’angoisse du désir de l’autre pendant les trois jours et trois nuits de sa longue marche vouée à la « jouissance de l’Autre ». Même si le point de vue religieux dominant, celui d’une épreuve, distingue ce récit, il raconte une « expérience de l’extravagant, de l’exception, de l’excès » selon les mots de André Lacocque. Ce récit est l’un des plus énigmatique de l’Ancien Testament et appelle à l’infini, questions et interprétations. Finalement, le sacrifice humain est annulé au profit de l’holocauste du bélier. « Dieu exige le sacrifice selon Guy Rosolato ; Il le prend donc en charge