Salles de shoot (revue de presse)
Les « salles de shoot », lieux où les toxicomanes viennent s’injecter leur drogue sous les yeux d’une équipe médicalisée, existent déjà dans plus de quarante cinq villes de huit pays, dont l’Allemagne, les Pays Bas, le Luxembourg, la Norvège et la Suisse. Pourtant, leur ouverture continue de faire débat en France.
Elles sont souhaitables au niveau de la sécurité. La présence d’un corps médical supervisant les toxicomanes permet d’éviter les excès grâce à un bon encadrement, et une meilleure hygiène. Ce qui a des conséquences sur le nombre d’overdoses, mais aussi sur les maladies attrapées facilement dans la rue comme le VIH, les hépatites et d’autres infections.
C’est une première marche vers la guérison, car amener directement un drogué au sevrage est le meilleur moyen pour qu’il rechute par la suite. « Parler de sevrage à une personne en grande rupture, ça ne marche pas. » Les médecins présents établissent un lien avec le drogué, rétablissent un contact souvent perdu à cause de la drogue. Des professionnels (psychiatres, psychologues, infirmiers..) seront effectivement présents dans ces salles pour rétablir un contact avec les toxicomanes, pour les aider à s’en sortir. Ce qui est beaucoup plus difficile pour un drogué livré à lui même, dans la rue et la violence.
Pourtant, les sondages montrent que les français sont majoritairement contre ces salles. La difficulté est qu’à chaque changement proposé, les français restent sur une position conservatrice, sans penser aux autres aspects plus importants comme comment lutter efficacement contre les drogues. Et l’Histoire montre que les mentalités changent une fois les lois appliquées : c’était le cas en 1975 pour la loi sur l’avortement.
En France, la politique sur la drogue est basée sur l’interdiction et le sevrage. Ouvrir des salles d’injection, ce serait une brèche ouverte : on prend le risque de légitimer la prise de drogues, et à long terme de les légaliser.