Sartre.La Nausée
Ce projet de roman abandonné, Roquentin se retrouve face à lui-même, vide. Il éprouve alors le sentiment de sa contingence, il comprend que son existence est injustifiée, sans raison :”Jamais, avant ces derniers jours, je n’avais pressenti ce que voulait dire ‘exister’.” Cette prise de conscience s’accompagne d’un sentiment de malaise, une gêne ontologique : la NAUSEE.
Cette expérience devient obsédante pour Roquentin, l’existence le prend à la gorge. Un jardin public, un café renvoie à la contingence : “Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même“Face à Roquentin, seul et contingent, il y a les Salauds, les bourgeois, ceux qui croient exister de manière justifiée, exister parce que c’est leur droit. Ces gens-là sont leurs habits, leur statut social. Roquentin, lui, s’assume homme, c’est-à-dire rien.
L’existence est toujours “de trop”, ni moi-même ni l’arbre dans le jardin public n’avons de place. Aucune échappatoire. La Nausée désigne ce sentiment d’exister à la manière des choses, de se vivre comme n’importe quel objet du monde, de se vivre comme racine de marronnier ou banquette ou cendrier. Exister à la manière des choses revient à ne plus exister en tant que conscience.
Ainsi, la Nausée est le risque permanent de la conscience chez Sartre, un pétrin dans lequel elle peut se laisser prendre. Pour autant, la Nausée est un point de départ, un