Sen
Dans cet ouvrage, il y dresse sa théorie de la justice, c’est un travail à la fois de philosophe et d’économiste. Il distingue deux écoles de pensée dans cette discipline, une menée par John Rawls, philosophe américain, décédé en 2002, Sen pense d’ailleurs que c’est un des intellectuels les plus influents du XXème siècle ; pourtant il conteste ses idées. Il va même lui rendre hommage en lui dédiant son livre dans lequel il conteste sa pensée.
Effectivement, la justice est abordée de manière très opposée entre les deux écoles. Celle de Rawls pense que la question de la justice se résous par « la recherche de dispositifs sociaux parfaitement justes » alors que celle de Sen, avance qu’elle ne peut être résolue que par « comparaison entre les divers modes de vie que les gens pourraient avoir ».
Pour mieux saisir cette idée, Rawls, pense qu’une société juste, repose sur des institutions parfaitement justes au service de l’équité ; dont leur tâche consisterait à assurer une parfaite équité de la distribution des biens au sein de la société, donc la justice repose sur l’équité. Cette définition du juste s’applique à toute les sociétés, quelques soit leur valeur. C’est comme ça qu’on évitera les injustices intolérables ; en appliquant une procédure qui serait idéale ; complètement rigide.
Or, pour Sen, ces théories sont beaucoup trop éloignées du monde réel. Il existe toujours une pluralité de système de valeur pour penser la justice, elle n’est jamais unique, que ce soit entre les individus ou entre les sociétés. On touche ici à la rationalité de l’individu et les motivations, humaines, il est totalement opposé à la vision de l’individu égoïste qui maximise à tout prix son utilité, qui tente d’avoir le plus de fins avec un