Sexe et gourmandise dans les romans libertins du xviii° siècle
Les libertins à table :
Gourmandise et sexualité dans les romans libertins du XVIII° siècle
Souper au Palais Royal avec le Régent
Séminaire de Mme Chamayou
« Littératures et gourmandises »
Jean Giono a écrit « La vie de l'homme est une chasse au bonheur. Parmi ces bonheurs, l'exercice de la gourmandise est un des plus importants.” Mais qu’est ce qu’on entend par gourmandise ? Si l’on considère que la gourmandise n’est pas seulement l’acte de manger et de s’en délecter mais aussi l’art de prendre du plaisir en toute chose on peut constater que les libertins en rapprochant les plaisirs de la chère et de la chair ont recherché le bonheur tout au long de leur vie. De plus, à travers quelques définitions de termes liés à la luxure selon Furetière, nous pouvons voir qu’ils ont plusieurs connotations permettant de relier plaisir de bouche et plaisir sexuel. Nous pouvons prendre l’exemple du terme « débauche » que Furetière définit en ces termes : «DEBAUCHE, subst. Fém. Habitude vicieuse, abandonnement au vin, aux femmes, au jeu et autres vice » et plus loin « débauche se prend quelquefois en bonne part d’une petite réjouissance qui se fait entre honnête gens, d’un repas, d’une promenade, d’une partie de divertissement ». Il en est de même du terme « volupté » qui associe la sensualité des mets et des gestes. En outre, c’est à cette époque que la gourmandise et la sexualité font leur entrée dans la littérature. A travers ceci nous pouvons nous demander quelle place prend les repas dans les romans libertins du XVIIIème siècle et de quelle façon ils influent sur le rapport de séduction entre les personnages. Pour répondre à ceci nous verrons que les repas ont une importance particulière pour les libertins. Nous verrons aussi que leur composition relève d’un savoir-faire nouveau et que, parfois, l’évocation de certains mets prend une connotation métaphorique