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Le comique de caractère se manifeste tout autant chez Molière, que chez Beaumarchais : dans le premier cas, on se moque de la naïveté du bourgeois, qui ne cesse de s’extasier devant des banalités (« Ma foi ! Oui. Ah ! Que cela est beau ! »), dans l’autre de celle du vieux barbon, que la jeunesse et l’amour ridiculisent, en déjouant tous ces efforts.
On peut aussi considérer qu’avec tous les efforts de monsieur Jourdain pour prononcer correctement les voyelles, gestes outranciers et grimaces concourent à accentuer la portée comique de la scène. De la même manière, les didascalies ou les répliques du professeur dans la Leçon de Ionesco suggèrent des mouvements, fondés sur un aspect mécanique et répétitif, ou sur des mimiques exagérées (« Il est recommandé, dans la mesure du possible, de lever très haut le cou et le menton, de vous élever sur la pointe des pieds, tenez, ainsi, vous voyez… »).
Mais c’est surtout le comique de mots qui est ici développé : ainsi Rose pense que les Hébrides sont des objets qu’on l’accuserait d’avoir dérangés. De son côté, Ionesco laisse fuser des noms, de manière complètement incohérente, mais en jouant sur les sonorités : « Papillon, eureka, Trafalgar, papi, papa ».Le sens des mots ou des expressions usuelles devient aussi un ressort comique puissant, autant chez Feydeau que chez Ionesco : pour Rose, « de la terre entourée d’eau », cela reste prosaïquement de la boue, tandis que le professeur prend au pied de la lettre l’expression « ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ».