Si j'étais
Si j’étais un fruit je ne voudrais pas être de ces fruits acides qui piquent à la moindre bouchée. Ni citron, ni kiwi, ni pamplemousse blanc, que l’on ne peut déguster sans faire la grimace, ni fraise ou tomate qui n’a même pas le temps de pousser aux saisons qu’elle souhaite- ni surtout ces fruits obligés de pousser a n’importe quelle période de l’année pour satisfaire le désir de l’homme, ces fruits, qui lorsqu’ils ne sont pas vendus, sont je jetés comme s’ils n’avaient jamais existé.
J’accepterais encore d’être un melon sucré, parfumé, surtout juteux et savoureux protégé par une écorce épaisse, pourvu qu’il fût cultivé dans des conditions préservant l’environnement- ou de ces belles pommes rouge qui, lorsqu’elle est mûre et croquante, douce au palais. Mais j’aimerais mieux être cerise, mangue ou pêche, petite, douce, ferme, mais pas non plus trop délicate, qui ne s’écrase pas et reste serrée contre ses petites sœurs vendus sur les étals colorés du marchand de fruits.
Et si j’étais animal, je ne voudrais pas être de ces vaches à lait dont les pis souffrent de la froideur des machines à traire et qui, lorsqu’elle ne produit plus assez, est tuée et devient steak haché, même pas le cochon qu’on élève et engraisse pour obtenir jambon, saucisson et autres charcuteries . Ni vache, ni cochon, ni chèvre qui ne peut être libre. Non ! Non ! J’aimerais mieux être lion ou léopard, ou gazelle, ou renard qui demeure libre de vivre et de se mouvoir loin des hommes et de leur