Sikhisme
Le mot « sikh » est dérivé du mot sanskrit शिष्य (śiṣya) signifiant disciple ou étudiant, ou de शिक्ष (śikṣa), signifiant étude ou instruction1. L'expression du monisme des Sikhs réside dans le symbole ੴ - ek Ong Kar, que l'on peut traduire par « une seule (ek) conscience créatrice (ong) manifestée (kar) ». La doctrine du sikhisme se base sur les enseignements spirituels des Dix gurûs, recueillis dans le Siri Guru Granth Sahib.
L'enseignement sikh est né dans le contexte des rencontres entre l'islam et sa mystique soufie, et une partie de la spiritualité hindoue, dont on peut retrouver la trace dans le caractère dévotionnel prononcé de la littérature et de plusieurs de ses doctrines, proches du concept hindou de bhakti. Le sikhisme se veut plus qu'un simple mélange de deux religions plus anciennes, mais comme un enseignement spirituel véritablement nouveau.
Gurû Nanak (1469-1539), fondateur du sikhisme, est né dans le village de Talwandi, nommé maintenant Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont hindous et appartiennent à une caste marchande : les Khatri du Pândjab. Dès son enfance, Nanak est fasciné par la spiritualité et montre des dispositions peu ordinaires pour l'apprentissage. C'est sans doute durant cette période qu'il découvre l'enseignement de Kabîr, un saint révéré aussi bien par les hindous que par les musulmans. Après une expérience spirituelle de « fusion » avec l'essence de toute chose, Gurû Nanak compose le Jap Ji, poème mystique qui résume un enseignement qu'il décide de partager. Il voyage dans toute l'Inde et dans de nombreux pays environnants - Népal, Tibet, Sri Lanka, avant d'entamer un long périple au cœur du monde musulman. En effet, le premier disciple et ami d'enfance de Nanak, Mardana, barde attaché à la famille du Gurû, est de confession musulmane. Nanak décide de suivre Mardana qui effectue son pèlerinage