« Grèves et grévistes de 1831 à 1968 » En 1936, Simone Weil s’exprime dan s Grève et joie pure au sujet des grèves des métallos, auxquelles elle a elle-même participé : « Indépendamment des revendications, cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. » La grève brise le rythme et les habitudes du quotidien. Puisqu’elle rompt avec le commun, les grèves ouvrent la voie à des modes de protestation, de communication, d’extériorisation qui contribuent à construire la solidarité et l’identité d’un groupe, et devient ainsi « joie pure ». Cette cessation collective et concertée du travail, est un fait social qui attire le regard, suscite les passions et les analyses souvent contradictoires. Les visages de la grève et les revendications qu’elle porte conservent, dans leurs grands traits, de nombreuses caractéristiques …afficher plus de contenu…

Ils se dirigent une première fois vers une autre manufacture appartenant au même industriel. Puis « au milieu de la journée, les ouvriers se réunirent à nouveau et marchèrent sur Échery, localité voisine. Ils parvinrent à faire arrêter le travail par de nombreux ouvriers. Au nombre de 400 à 500, ils regagnèrent Sainte-Marie-aux-Mines en cortège ». Parfois, des attroupements se forment devant les établissements pour intimider les non-grévistes et profiter de leur sortie pour exercer sur eux une pression susceptible de les inciter à rejoindre le mouvement. Voici, en mai 1833, des fondeurs de cuivre parisiens qui quittent leur …afficher plus de contenu…

D’ailleurs, les périodes pour lesquelles l’accent est mis sur l’aspect festif sont bien particulières : en 1871-1890, le syndicalisme n’en est encore qu’à ses balbutiements, tandis qu’en 1936 la vague gréviste déborde la CGT réunifiée depuis quelques