Situation budétaire
Je ne pense pas que les systèmes sociaux soient responsables de la situation dans laquelle ces pays se trouvent aujourd'hui. Le niveau de leurs dépenses sociales est en effet bien souvent inférieur à celui des autres pays européens. Leur principal problème est qu'il n'y a pas assez de personnes qui travaillent. Le taux d'emploi des femmes et des seniors y est trop faible.
Ce problème est d'ailleurs exactement le même pour la France. Il montre un manque de capacité des autorités à créer des activités pour créer des emplois. Et comme il n'y a pas assez d'activité économique, il n'y a pas assez d'entrées d'impôts pour financer les dépenses publiques.
Mais on accuse souvent les systèmes sociaux d'Europe du Sud de favoriser les plus âgés, au détriment de l'innovation et de l'activité... Il est vrai que l'Espagne ou l'Italie consacrent 60 % de leurs dépenses sociales pour les retraites, contre 45 % en France. Ces pays dépensent par conséquent beaucoup moins pour les politiques d'emploi ou familiales. En outre, la situation est encore aggravée par la démographie de ces pays qui doivent faire face à une très faible fécondité.
Mais si la France a un taux de fécondité élevée, elle doit trouver le moyen de donner des emplois à ses jeunes. Dans ce sens, le modèle français est plus proche de celui de l'Europe du Sud que de celui de la Suède. La situation de la France n'est donc pas meilleure que celle de la Grèce. Les prochains mois risquent de le prouver.
Le principal problème reste le même dans toute l'Europe du Sud, France comprise : il faut donner du travail pour financer les dépenses sociales. Ces pays sont dans l'incapacité de développer une stratégie technologique fondée sur le high-tech et les services pour développer l'avenir. Nos modèles sociaux indemnisent plus qu'ils