Il est 9 h du matin, l’infirmière m’annonce que la prochaine visite à domicile est celle de Mme V. Alors je t’explique me dit-elle. Mme V est une patiente d’une soixantaine d’année, elle vit avec son mari à domicile, elle est atteinte de la maladie de Charcot. On doit passer lui mettre ses bas de contention, tous les matins et observer l’évolution de sa maladie. En gros, la maladie de Charcot chez Mme V
Est plus connue sous le synonyme de sclérose latérale amyotrophique, c’est la plus fréquente des maladies du motoneurone. C’est une maladie des cellules nerveuses qui activent nos muscles elle peut entrainer la mort des cellules, d’où un handicap des membres, risquant d’entraîner enraidissement puis blocage, douleurs, phlébite puis embolie pulmonaire.
La maladie peut commencer sur tout lieu du corps, mais les débuts les plus classiques sont une faiblesse d’une main, d’un pied ou un trouble de la parole. Quand la maladie évolue, elle tend à diffuser progressivement sur le corps. Ainsi si elle débute à la main elle pourra s’étendre à tout le membre et ainsi de suite. Chez Mme V, ce sont les jambes qui ont été les premières touchées. Je m’attendais à voir en entrant chez elle une personne alitée, et qu’elle fut ma surprise de la voir se déplacer en déambulateur ! Mais à priori je n’étais pas la seule, l’infirmière, ne tardait pas à faire une petite remarque à Mme V. Mais que faites-vous debout ? Vous savez très bien que nous devons vous mettre des bas de contentions avant le levé, vous avez un antécédent de phlébite.
Nous l’accompagnons dans sa chambre, c’est un lieu assez lumineux, une armoire blanche sur le côté, le bureau de son mari débordant de documents, il faut dire que monsieur était Magistrat. Le plus frappant, ce sont ces miroirs que l’on retrouve sur chaque face murale.
Le lit conjugal est électrique, il est composé de deux matelas distincts. Celui de Mme V est relevé au niveau de jambes.
J’engage une légère conversation. Vous avez de beaux