SMIC et emploi
En France, au premier janvier 2014, le SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance) est passé à 9,53 euros brut par heure, en 2013, il s'établissait à 9,43 euros, parallèlement le taux de chômage a augmenté ces dernières années, mais tend à stagner voir à diminuer en fin d'année 2013. Comment expliquer que le SMIC puisse augmenter alors que le chômage a atteint son apogée récemment ? Est-il encore possible d'envisager une baisse du salaire minimum ? Les relations entre SMIC et taux d'emploi paraissent complexes, et pour cause, les théories s'opposent et la pratique a du mal à évaluer les interconnexions qui les lient. Néfaste pour l'économie d'après certains économistes, indispensable pour soutenir la consommation, et donc la croissance, pour d'autres, le débat sur l'impact du SMIC divise les économistes. Le salaire minimum est un élément important du marché du travail dans beaucoup de pays développés. Son existence est justifiée par certains objectifs de répartition du revenu, notamment l'amélioration de la situation des travailleurs les moins bien rémunérés. Pour établir dans quelle mesure il atteint effectivement ces objectifs ou si d'autres moyens d'action pourraient être plus efficaces, il est indispensable de quantifier l'incidence du salaire minimum sur l'emploi. Si l'on veut qu'il fasse diminuer la pauvreté des travailleurs peu rémunérés, il faut fixer le salaire minimum au-dessus du salaire d'équilibre. Mais, dans ces conditions, il risque d'engendrer des pertes d'emplois, le risque est donc d'augmenter la pauvreté, effet inverse de celui recherché. Ce dernier effet peut être particulièrement important sur les marchés du travail des personnes peu qualifiées, en commençant par le marché du travail des jeunes qui n'ont pas encore d'expérience pratique. En 2000 l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) avait d'ailleurs estimé qu'une augmentation de 10% du SMIC en France,