Socio-linguistique
9.1 Définition et champs d’étude
On peut définir la sociolinguistique, de manière très générale, comme l’étude des rapports entre langage et société, ou l’étude du fonctionnement social du langage. Toutefois, comme cette discipline s’est “ davantage constituée autour d’une communauté d’analyse que d’un objet théorique précis ”(Espéret, 1987, p. 338), il n’est pas inutile de souligner d’emblée la diversité de ses champs d’étude privilégiés.
Deux grands types de problématiques :
(a) La sociolinguistique s’intéresse d’une part aux variations sociales du langage, qui constituent en quelque sorte son “ core business ”. A ce sujet, elle entend tout d’abord décrire le plus objectivement possible ces variations et identifier leurs sources principales; ce qu’elle fait à partir de l’observation de différences langagières liées à l’âge, au sexe, à la classe sociale, etc. Au-delà de cette description, elle ambitionne également de proposer un cadre théorique permettant d’analyser la relation langage – pratiques sociales (familiales, scolaires, professionnelles, etc.) et d’expliquer le fonctionnement social du langage; dans cette perspective, elle est aussi amenée à identifier les processus qui interviennent dans la genèse de ces différences langagières.
“ Les rapports existant entre langage et société relèvent d’abord de la simple observation : le discours de l’ouvrier présente des différences linguistiques repérables avec celui de l’ingénieur ; il en va de même des discours comparés du paysan et du citadin, du prêtre et du forain, etc. ” (Moscatto & Wittwer, 1981, p.98)
(b) La sociolinguistique s’intéresse par ailleurs aux multiples questions que posent les contacts de langues au sein de sociétés plurilingues : ces questions concernent par exemple la nature conflictuelle de tels contacts, les représentations et les attitudes susceptibles de peser sur le fonctionnement
PSP 1125 – Sciences du langage - 178 social plurilingue,