Exposé basé sur "L'opinion publique n'existe pas" tiré de l'ouvrage Questions de sociologie écrit pas Pierre BOURDIEU

Qu'est-ce que l'opinion publique ?

Références historiques tirées de l'Encyclopédie Universalis, et les compléments du dictionnaire de sociologie de l'Encyclopédie Universalis, A Michel, 2007.

Au XVIIIème siècle nait la notion d'opinion publique avec l'émergence des Lumières, stimulée par l'imprimerie et le développement de l'éducation de l'élite. Cette opinion de l'élite de l'époque pré-révolutionnaire s'oppose à l'opinion populaire. En 1793, Condorcet participe à l'émergence de cette vision de l'opinion publique puisque pour lui « il n'y a de citoyenneté que par l'instruction et par l'information, ». Ainsi, les citoyens lettrés de l'élite sociale, dont les opinions se confrontent dans les salons et assemblées, deviennent des représentants du peuple grâce à leurs avis éclairés, confrontés et raisonnés. Alors qu'au contraire, l'opinion populaire est vue comme une force erratique qu'il faut maîtriser, contrôler et réprimer s'il le faut et dont les acteurs sont des analphabètes, des incultes et des ignorants... De ce pouvoir de réfléchir des élites découlera les avancées de la révolution française et le suffrage censitaire permettant le vote aux hommes « payant un certain montant de contribution directe, appelé cens électoral ». Les élus deviennent alors les représentants de l'opinion publique. La juxtaposition du mot « opinion » et « publique » dénote d'une révolution sémantique qui donne une légitimité aux pensées du peuple. Mais, à sa naissance, le peuple n'est pas le Peuple. Différences faites sur le niveau d'éducation. Car, au départ, avant la révolution française, la connaissance de l'opinion populaire n'était utile qu'à la répression des mouvements populaire. Et l'opinion publique légitime est une opinion de la bourgeoisie lettrée, qui, grâce à sa culture politique abreuvée de pamphlets et autres libellés, va diriger la France vers