LE DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

Etienne de la Boétie est un auteur du début du XVIème siècle après Jésus Christ, ami de Montaigne qui est un juriste du parlement (=cour de justice) de Bordeaux. L’auteur a écrit ce texte entre ses 16 et 18 années, c’est donc le texte d’un très jeune homme qui meurt à l’âge de 33 ans suite à une épidémie. Dès qu’il est publié, ce texte servira de référence à tous ceux qui se battent. Comme par exemple avec la révolte de Guyenne, qui était une révolte paysanne contre la Gabelle, un impôt sur le sel. Mais aussi au XVIème avec la Saint Barthélemy sous le règne de François II, qui fut une terrible guerre de religion qui opposa les catholiques aux protestants. Ce texte sera utilisé durant la révolte contre le pouvoir central, ce sera une utilisation partisane. Etienne de la Boétie rééditera donc le texte en l’incluant parmi des essais et il le fera précéder d’un avertissement soulignant qu’il s’agit d’une simple dissertation d’un écolier et qu’il ne faut pas donner lui donner une importance exagérée. Ce texte, malgré cet avertissement, sera réutilisé quatre siècles durant à chaque fois qu’il y a un mouvement contre l’Etat (1789 ; 1830 ; 1848 ; 1871 ; 1916 ; 1936 ; 1968 et même en 2010 lors des manifestations contre la réforme des retraites). Ce texte est spécial car il pose de manière nette et sans bavure la question essentielle : Comment se fait-il que la multitude se soumette au pouvoir d’un seul ? (« Le Contr’Un », fut d’ailleurs pendant longtemps le sous-titre du Discours de la servitude volontaire.

Dans ce texte, Etienne de la Boétie envisage le pouvoir, l’homme et le rapport entre les deux.

I/ Etat, le prince

Il existe trois manières d’accéder au pouvoir : L’héritage, la conquête et l’élection Mais il n’y a qu’une seule manière de l’exercer et c’est au détriment des hommes. Le pouvoir est toujours néfaste à l’homme. Quelque soit les intentions de celui qui parvient au pouvoir, son exercice ne peut que