Socrate
"Celui d'entre nous qui veut être heureux, doit se vouer à la poursuite de la tempérance et doit la pratiquer, mais,[...] à l'inverse, il doit fuir le dérèglement de toute la vitesse de ses jambes et surtout s'arranger pour ne pas avoir besoin d'être puni. Cependant, s'il arrive qu'il ait besoin d'être puni, lui-même ou l'un des ses proches, simple particulier ou cité, il faut, s'il doit être heureux, que justice soit faite et qu'il soit puni." (507 c-d, p. 271)
La société humaine fait partie d'un "cosmos", c'est à dire d'un ordre, régi par la "géométrie", c'est à dire une justice distributive donnant à chacun non pas une part égale, mais ce qui lui est dû.
Suit un long développement sur la valeur de la vie : en soi celle-ci ne vaut rien ; ce qui compte, c'est la manière dont on vit (p. 282).
Socrate critique en bloc les hommes politiques qui n'ont pas rendu les Athéniens meilleurs ! On retrouve ici une conception étrange de l'homme politique, qui aurait pour mission d'améliorer moralement la cité dont il a la charge... Pire : ce qui fait la gloire et la puissance d'Athènes est ici moralement condamné : ne faut-il pas soupçonner quelque préférence pour le régime de Sparte, anti-démocratique ? On voit bien là l'enjeu politique de la condamnation de la rhétorique (cf. plus haut...)
Par ailleurs, si un homme politique est injustement traité par la Cité, c'est justice : puisqu'il n'a pas su améliorer moralement ladite cité... Socrate semble anticiper son propre procès.
Enfin, il achève sa démonstration par un mythe : celui des Enfers, et du jugement des Morts par les trois juges : les hommes se présentent nus devant eux, et sont jugés non sur leur apparence, mais sur la manière, bonne ou mauvaise, dont ils ont vécu durant leur