Solsticiale d'ete
Vénérable Maître et vous tous mes sœurs et frères en vos grades et qualités.
Nous venons de célébrer ce qui est peut-être la plus belle fête de l'année pour les Francs-Maçons.
Comment penser ou espérer pouvoir partager un symbole tel que la St Jean d'été ? Sans doute parce que ce qui se joue en cette fête est un drame cosmique, auquel nous avons tous pris part, au titre de membres du même Univers, et le but de ces lignes n'est, au fond, que de nous aider à retrouver tous, en nous, les échos de ce moment-clé de l'année. Si la gageure est réussie, chacun aura pu, à partir de son propre vécu, de son expérience individuelle, faire un petit pas de conscience dans la direction de ce qui nous est commun, quels que soient les modes d'approche que chacun en a, dans un voyage, dont chacun sait ce qu'ils ont de formateur et d'initiatique. Depuis que l'Humanité a accédé à la conscience, elle s'est rendue compte de la régularité des cycles qui rythment sa vie. Parmi une multitude, le premier et le plus immédiat est sans doute celui de l'alternance régulière des jours et des nuits. Les hindous l’appellent, « l'heure de Brahmâ » : le soleil va se lever, un côté du ciel s'éclaircit, le noir profond pâlit en bleu, une couronne claire annonce l'imminence de l'astre de la lumière. De l'autre côté du ciel, c'est encore la nuit semée d'étoiles. Depuis l'émergence dorée de l'astre du jour, la lumière ne va cesser d'augmenter, jusqu'à midi plein. Le soleil est alors à son zénith et l'ombre d'un bâton fiché en terre est la plus courte de la journée. Après cette apothéose, ce minuscule mais perceptible temps d'arrêt, l'ombre s'allonge et la course parabolique du char de Phébus tend à rejoindre l'occident pour y disparaître dans un flamboiement majestueux et mélancolique. La nuit alors envahit le ciel par l'est, où commencent de scintiller, après Vénus, les myriades galactiques.
Nos ancêtres auraient pu s'en tenir