Souder son équipe
En entreprise comme sur un terrain de foot, il ne suffit pas d’aligner des vedettes pour gagner. Sans confiance mutuelle, sans vision commune, pas de performance ! Le boulot du manager est d’allumer et d’entretenir cette flamme collective.
Raymond Domenech ou l’antimodèle managérial… "Lors de la dernière Coupe du monde, il a enchaîné les pires contresens, déstructurant totalement l’équipe", analyse Lionel Bellenger, maître de conférences à HEC et auteur de "Comment managent les grands coachs sportifs" (ESF). Dès le premier match des Bleus en Afrique du Sud, le sélectionneur cède aux caprices de Franck Ribéry, qui exige d’évoluer à gauche du terrain. Ce qui va le contraindre à reléguer l’attaquant Yoann Gourcuff à l’arrière, à contre-emploi… puis à l’écarter le match d’après. "Il s’est montré inéquitable dans le traitement des joueurs, cédant tout à l’un, rien à l’autre, poursuit le consultant. Il a mal réparti les rôles et s’est cru dispensé de fournir des explications, ce qui a eu des conséquences terribles sur le moral du groupe." Avec le résultat que l’on sait…
Selon Lionel Bellenger, Domenech a commis sept erreurs fatales : maintien de joueurs en situation d’échec, ambiguïté du discours, faible autorité, versatilité, déni des responsabilités, choix de l’isolement, inconsistance. Sur un terrain de foot comme en entreprise, il ne suffit donc pas d’aligner de bons éléments pour constituer une équipe gagnante. Si le groupe n’est pas soudé, il ne fonctionnera pas. Il faut lui insuffler un élan, une envie, du rêve, de l’organisation, du rythme, du partage, de l’émotion, une histoire… Pour apporter et doser ces divers ingrédients, le manager devra respecter les sept principes suivants.
1. Etablir un consensus autour des règles du jeu
"Les règles de vie commune doivent donner lieu à un débat dans l’équipe, insiste Maurice Imbert, directeur associé du cabinet de conseil Inergie. Il s’agit de fixer des