Né peut-être vers -100, Spartacus est un Thrace de naissance libre, originaire de la tribu des Maides, installée dans le sud-ouest du pays, près du fleuve Strymon, selon Plutarque. S'il n'a pas été rebaptisé par un maître, Spartacus peut correspondre à un patronyme thrace — « Spartokos » ou « Spardokos » — et au nom d'une ville de Thrace, Spartakos. La plupart des sources antiques en font un berger, mais certaines affirment qu'il appartient à une famille princière[1]. Appien indique sans grande précision que Spartacus a servi dans une légion, qu'il a été fait prisonnier de guerre et vendu. On peut supposer qu'il ait été enrôlé de force comme auxiliaire, et qu'il soit un déserteur repris et vendu comme gladiateur. Conduit à Rome pour y être vendu, il est acheté par un laniste (marchand de gladiateurs), Caius Cornelius Lentulus Vatia, qui l'emmène dans son école à Capoue[1]. D'après Plutarque, sa femme, qui est « originaire de la même tribu que lui » et « devineresse sujette aux transports dionysiaques », l'accompagne à Rome quand il est vendu, puis durant la révolte[2]. Prêtresse de Dionysos, elle peut avoir joué un rôle important dans le déclenchement de la révolte[1].
À l'été -73, 200 gladiateurs de l'école de Lentulus Battiatus complotent pour retrouver la liberté, mais sont dénoncés. Prenant les devants, entre 70[3] et 78 gladiateurs[4] réussissent à s'évader. Après s'être emparés de chariots transportant un stock d'armes destinées à une autre école de Capoue, ils ne se dispersent pas, mais traversent la Campanie en direction de la baie de Naples, où ils sont rejoints par de nombreux travailleurs agricoles — esclaves fugitifs et hommes libres — des latifundia et se réfugient sur les pentes du Vésuve. Trois hommes sont élus chefs, Spartacus, Crixus et Oenomaüs[5]. Spartacus, un parmularius (ou thrace) ou un mirmillon selon Florus[6], et ses compagnons parviennent à vaincre les quelques gardes régionales envoyées par la ville de Capoue et complète ainsi une