Spleen et idéal
BAUDELAIRE, LES FLEURS DU MAL
Tous les titres en gras correspondent soit à des poèmes étudiés au cours de la séquence, soit à des poèmes de la section qui peuvent venir illustrer vos propos dans l’entretien.
I) SPLEEN ET IDEAL
A= Le spleen ( Lecture analytique « Spleen » + « La Cloche fêlée » + 3 autres « Spleen »+ « Au lecteur »)
► Le spleen n’est pas une invention de Baudelaire. Le mot emprunté à l’anglais, vient du grec « Splên » et désigne la rate, siège de la bile noire qui détermine la mélancolie selon la théorie des humeurs. Il est utilisé comme synonyme de « mélancolie » par les romantiques. Baudelaire va lui donner une signification et des caractéristiques particulières : le spleen baudelairien est différent de la mélancolie romantique.
► Différences entre le spleen baudelairien et la mélancolie : La mélancolie romantique est un état de tristesse, provoqué par un ensemble d’événements extérieurs (notamment la société matérialiste et utilitaire qui s’oppose à tout forme de grandeur et d’idéal), c’est le sentiment de l’inutilité de nos désirs à cause du néant de leur objet : on désire tout en sachant à l’avance que ce désir ne sera pas contenté. Mais cette frustration permet la créativité poétique, est source d’inspiration. De plus la souffrance des romantiques est le signe de leur différence, donc de leur supériorité. Le spleen au contraire est une véritable force d’inertie qui empêche le sujet d’éprouver des émotions ou des sensations vives, lui enlevant par la même occasion toute volonté et toute capacité d’agir, de réagir et de créer. D’où le sentiment d’étouffement, d’emprisonnement, d’angoisse.(voir la série des « Spleen »). Parmi les symptômes du spleen, il y a aussi la haine de soi, un fort sentiment de culpabilité qui conduit le sujet qui en souffre à l’autodestruction. Le spleen est un état à la fois psychique, moral et physique. Spleen = ennui + angoisse + désespoir + haine de soi +